Les mouvements féministes s’emparent de la question de la réforme de la Moudawana - Par Aziz BOUCETTA
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Cela fait deux mois maintenant, deux mois déjà, que le roi Mohammed VI a appelé à la réforme du Code de la famille, une réforme certes juridique mais une réforme d’abord et avant tout éminemment politique. Cela signifie que la classe politique est appelée à se mobiliser pour faire évoluer le droit et cela signifie également que cette classe politique devra faire preuve d’audace et d’imagination. Ce n’est pas gagné et les femmes, et avec elle le Maroc, risquent encore de perdre du temps qu’ils n’ont pas.
… Ce n’est pas gagné car, en un mot comme en cent, il s’agira de relire les textes religieux et interpréter, disons-le, le texte sacré, le Coran. L’objectif est de, ‘’simplement’’, conférer aux femmes la place qui leur incombe au sein de la société, d’une société faite par les hommes, conçue pour les hommes, pensée pour préserver les droits et privilèges des hommes, forcément au détriment des femmes.
Le roi l’a dit, il ne s’agit pas d’autoriser ce que Dieu a prohibé ni interdire ce que Dieu autorise. La formule est générale mais le souverain a tracé la voie en employant des mots comme « modération », « ouverture », « concertation et dialogue » pour débattre des « desseins ultimes de la Charia », ou droit musulman. Autant dire que la voie est ouverte pour changer radicalement les choses, pour peu que les politiques le veuillent réellement, et pour peu que les Oulémas l’autorisent explicitement.
Or, qu’a fait la classe politique depuis cette date, depuis fin juillet ? Rien de bien notable. Alors les femmes, entre autres à travers la Fédération des Ligues des Droits des Femmes, ont pris les choses en main, organisant voici quelques jours une journée de réflexion pour débattre de la question. Et la présidente de la Ligue, Fouzia Assouli, y a donné le ton, en (ré)affirmant que « le féminisme n’est pas dirigé contre les hommes ». C’est juste, mais il faudra en convaincre… les hommes, soucieux de leurs privilèges sous couvert de droit musulman et largement majoritaires en dépit des artifices de parité…
D’éminentes juristes ou exégètes se sont succédé à la tribune lors de cette journée, pour expliquer les choses et réajuster le débat. Ainsi, pour Farida Bennani, en dépit de l’incontestable avancée de la Moudawwana de 2004, force est de constater que ce Code a globalement reproduit et maintenu les dispositions du texte de 1956 car, pour l’auteure d’un livre sur « tazwij tiflate », que l’on pourrait traduire par « le mariage forcé des fillettes », les textes sacrés doivent être interprétés à partir de la réalité sociale et non l’inverse. Or, ce qui est fait aujourd’hui par le législateur est de prolonger le sacré dans le temporel ; et on en conviendra, appréhender les choses de cette manière ne fait ni ne fera avancer les droits des femmes. Jamais.
Et quand le roi évoque le licite et l’illicite, le halal et le haram, la Dre Asma Mrabet affirme que les deux concepts sont d’une grande clarté et d’une encore plus grande limpidité, le halal renvoyant à la justice et à l’équité et le haram signifiant l’inverse. Or, personne de sensé ne peut nier que la situation actuelle des femmes n’est ni juste ni équitable.
… Ce n’est pas gagné car, en un mot comme en cent, il s’agira de relire les textes religieux et interpréter, disons-le, le texte sacré, le Coran. L’objectif est de, ‘’simplement’’, conférer aux femmes la place qui leur incombe au sein de la société, d’une société faite par les hommes, conçue pour les hommes, pensée pour préserver les droits et privilèges des hommes, forcément au détriment des femmes.
Le roi l’a dit, il ne s’agit pas d’autoriser ce que Dieu a prohibé ni interdire ce que Dieu autorise. La formule est générale mais le souverain a tracé la voie en employant des mots comme « modération », « ouverture », « concertation et dialogue » pour débattre des « desseins ultimes de la Charia », ou droit musulman. Autant dire que la voie est ouverte pour changer radicalement les choses, pour peu que les politiques le veuillent réellement, et pour peu que les Oulémas l’autorisent explicitement.
Or, qu’a fait la classe politique depuis cette date, depuis fin juillet ? Rien de bien notable. Alors les femmes, entre autres à travers la Fédération des Ligues des Droits des Femmes, ont pris les choses en main, organisant voici quelques jours une journée de réflexion pour débattre de la question. Et la présidente de la Ligue, Fouzia Assouli, y a donné le ton, en (ré)affirmant que « le féminisme n’est pas dirigé contre les hommes ». C’est juste, mais il faudra en convaincre… les hommes, soucieux de leurs privilèges sous couvert de droit musulman et largement majoritaires en dépit des artifices de parité…
D’éminentes juristes ou exégètes se sont succédé à la tribune lors de cette journée, pour expliquer les choses et réajuster le débat. Ainsi, pour Farida Bennani, en dépit de l’incontestable avancée de la Moudawwana de 2004, force est de constater que ce Code a globalement reproduit et maintenu les dispositions du texte de 1956 car, pour l’auteure d’un livre sur « tazwij tiflate », que l’on pourrait traduire par « le mariage forcé des fillettes », les textes sacrés doivent être interprétés à partir de la réalité sociale et non l’inverse. Or, ce qui est fait aujourd’hui par le législateur est de prolonger le sacré dans le temporel ; et on en conviendra, appréhender les choses de cette manière ne fait ni ne fera avancer les droits des femmes. Jamais.
Et quand le roi évoque le licite et l’illicite, le halal et le haram, la Dre Asma Mrabet affirme que les deux concepts sont d’une grande clarté et d’une encore plus grande limpidité, le halal renvoyant à la justice et à l’équité et le haram signifiant l’inverse. Or, personne de sensé ne peut nier que la situation actuelle des femmes n’est ni juste ni équitable.
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